Peindre
pour ne pas vieillir. Lautodicate Pierre Audette troque sur le tard son campeur pour les pinceaux |
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par
Marie-Ève Muller En 2000, il troque donc son camping-car contre les pinceaux. «Chaque année, je partais en Floride avec ma femme, mais jai eu un pontage au cur. Il a fallu que je me trouve une nouvelle occupation qui mamenait moins loin de la maison», raconte le peintre accompli. |
Pour Pierre Audette, ne pas exploiter un talent constitue un sacrilège! (Photo : Gérard Legault) |
Enfant,
Audette rêve de devenir architecte, mais il est le premier de huit
enfants. Le marché du travail la donc appelé rapidement.
La peinture lui permet maintenant de jouer avec le métier quil
na pas pu pratiquer. De la maison ancestrale aux six églises
de lÎle dOrléans, le père de quatre enfants
et maintenant grand-père reproduit en couleurs les joyaux architecturaux
du Québec. Pierre Audette admire beaucoup le peintre Georges Delfosse (1869-1939), natif de Mascouche. Pourtant, les toiles dAudette sont nettement plus colorées. Les ciels sont bleus, rouges, oranges même sils sont toujours nuageux. Les fleurs éclatantes poussent, si ce nest des arbres aux couleurs dautomne. Chaque construction a son pan de couleurs. Il faut dire que Pierre Audette a eu sa propre compagnie dimprimerie, Andco Ltée, à Sainte-Rose pendant 26 ans. «Jai appris à développer la richesse des couleurs comme imprimeur. Je note aussi tous les détails, je sais quil faut être aux aguets pour atteindre la perfection», de dire lhomme à la retraite depuis 1995. Le «jeune peintre vieux», comme il dit, a commencé à vendre ses toiles aux encan duvres dart de la Croix-Rouge. Cela lui a permis de rencontrer plusieurs artistes qui lont inspiré. «Jessaie darriver à leur cheville», ajoute humblement Pierre Audette. Très autodidacte, Pierre Audette na jamais suivi de cours de peinture. Il a fait un peu de fusain dans sa jeunesse, mais sans plus. «Jai fait deux séances de coaching avec des professionnels de la peinture. Ça ma vraiment aidé», explique celui à qui lon demande maintenant de donner des cours. «Je ne veux pas devenir professeur. Cela me volerait du temps pour peindre. Et je nai plus de temps à perdre.» Car
la vie avance inexorablement. «Jai tellement de sujets à
peindre! Je veux immortaliser toutes ces vues qui nexisteront peut-être
plus», déclare avec urgence Pierre Audette. Il a dailleurs
représenté le Mont Tremblant lors des débuts de lexploitation
immobilière. Sa toile ne coïncide plus avec la réalité.
«Il y a maintenant des condos qui cachent la montagne. Cest
aberrant», soupire-t-il. Pierre
Audette peint tous les jours. Dans son atelier, lartiste a une foule
de photographies quil aimerait reproduire. «Je pars souvent
avec ma femme, ma plus belle critique, en voyage à la recherche
de sujets. |
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